6 Octobre
Saint Bruno, prêtre
«
Bruno mérite d'être loué en bien des choses, mais en cela surtout : il
fut un homme d'humeur toujours égale, c'était là sa spécialité. Il avait
toujours le visage gai, la parole modeste ; il montrait avec l'autorité
d'un père la tendresse d'une mère. Nul ne l'a trouvé trop fier, mais
doux comme l'agneau. »
Saint Bruno
Fondateur de l'Ordre des Chartreux
(1035-1101)
« À la louange
de la gloire de Dieu, Le Christ, Verbe du Père, depuis toujours a
choisi par l'Esprit Saint des hommes pour les mener en solitude et se
les unir dans un amour intime. Répondant à cet appel, maître Bruno, l'an
du Seigneur 1084, entra avec six compagnons au désert de Chartreuse et
s'y établit. » Statuts I.1 de l'ordre des Chartreux.
Né à Cologne vers 1030 Bruno vient de bonne heure étudier à l'école
cathédrale de Reims. Promu docteur, Chanoine du Chapitre cathédral, il
est nommé en 1056 écolâtre, c'est-à-dire Recteur de l'Université. Il fut
un des maîtres les plus remarquables de son temps : « ...un homme
prudent, à la parole profonde. »
Il se trouve de moins
en moins à l'aise dans une cité où les motifs de scandale ne font pas
défaut du côté du haut clergé et de l'Évêque lui-même. Après avoir
lutté, non sans succès, contre ces désordres, Bruno ressent le désir
d'une vie plus totalement donnée à Dieu seul.
Après
un essai de vie solitaire de courte durée, il vient dans la région de
Grenoble, dont l'évêque, le futur Saint Hugues, lui offre un lieu
solitaire dans les montagnes de son diocèse. Au mois de juin 1084
l'évêque lui-même conduit Bruno et ses six compagnons dans la vallée
sauvage de Chartreuse qui donnera à l'Ordre son nom. Ils y installent
leur ermitage, formé de quelques cabanes en bois s'ouvrant sur une
galerie qui permet d'accéder sans trop souffrir des intempéries aux
lieux de réunion communautaire : l'église, le réfectoire, la salle du
chapitre.
Après six ans de paisible vie solitaire,
Bruno fut appelé par le pape Urbain II au service du Siège apostolique.
Ne pensant pas pouvoir continuer sans lui sa communauté pensa d'abord se
séparer, mais elle se laissa finalement convaincre de continuer la vie à
laquelle il l'avait formée. Conseiller du pape, Bruno ne se sent pas à
l'aise à la cour pontificale. Il ne demeure que quelques mois à Rome.
Avec l'accord du pape il établit un nouvel ermitage dans les forêts de
Calabre dans le sud de l'Italie, avec quelques nouveaux compagnons.
C'est là qu'il meurt le 6 octobre 1101. À l'approche de sa dernière
heure, pendant que ses frères désolés entouraient son lit de planches
couvert de cendres, Bruno parla du bonheur de la vie monastique, fit sa
confession générale, demanda humblement la Sainte Eucharistie, et
s'endormit paisiblement dans le Seigneur.
Un témoignage de ses frères de Calabre :
« Bruno mérite d'être loué en bien des choses, mais en cela surtout :
il fut un homme d'humeur toujours égale, c'était là sa spécialité. Il
avait toujours le visage gai, la parole modeste ; il montrait avec
l'autorité d'un père la tendresse d'une mère. Nul ne l'a trouvé trop
fier, mais doux comme l'agneau. »
Quelques extraits des»Statuts»de l'ordre :
« Séparés de tous, nous sommes unis à tous car c'est au nom de tous que
nous nous tenons en présence du Dieu vivant. » Statuts 34.2
«
Notre application principale et notre vocation sont de vaquer au silence
et à la solitude de la cellule. Elle est la terre sainte, le lieu où
Dieu et son serviteur entretiennent de fréquents colloques, comme il se
fait entre amis. Là, souvent l'âme s'unit au Verbe de Dieu, l'épouse à
l'Époux, la terre au ciel, l'humain au divin ». (Statuts 4.1)
«
La grâce du Saint-Esprit rassemble les solitaires pour en faire une
communion dans l'amour, à l'image de L’Église, une et répandue en tout
lieu. » Statuts 21.1
« Qui persévère sans défaillance dans la
cellule et se laisse enseigner par elle tend à faire de toute son
existence une seule prière continuelle. Mais il ne peut entrer dans ce
repos sans passer par l'épreuve d'un rude combat : ce sont les
austérités auxquelles il s'applique comme un familier de la Croix, ou
les visites du Seigneur, venu l'éprouver comme l'or dans le feu. Ainsi,
purifié par la patience, nourri et fortifié par la méditation assidue de
l'Écriture, introduit par la grâce du Saint-Esprit dans les profondeurs
de son cœur, il pourra désormais, non seulement servir Dieu, mais
adhérer à lui ».
Le prix de la solitude
Ce que la solitude et le silence du désert apportent d'utilité et de divine jouissance à ceux qui les aiment, ceux-là seuls le savent, qui en ont l'expérience.
Là, en effet, les hommes forts peuvent se recueillir autant qu'ils le désirent, demeurer en eux- mêmes, cultiver assidûment les germes des vertus, et de nourrir avec bonheur des fruits du paradis.
Là, on s'efforce d'acquérir cet oeil dont le clair regard blesse d'amour le divin époux et dont la pureté donne de voir Dieu.
Là, on s'adonne à un loisir bien rempli et l'on s'immobilise dans une action tranquille.
Là, Dieu donne à ses athlètes, pour le labeur du combat,m la récompense désirée: une paix que le monde ignore et la joie dans l'Esprit Saint.
S. Bruno
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc ( 11, 5- 13)
Jésus
disait à ses disciples : " Supposons que l'un de vous ait un ami et
aille le trouver en pleine nuit pour lui demander : 'Mon ami, prête-moi
trois pains :
un de mes amis arrive de voyage, et je n'ai rien à lui offrir. '
Et
si, de l'intérieur, l'autre lui répond : 'Ne viens pas me tourmenter !
Maintenant, la porte est fermée ; mes enfants et moi, nous sommes
couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner du pain',
moi, je
vous l'affirme : même s'il ne se lève pas pour les donner par amitié, il
se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce
qu'il lui faut.
Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte.
Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s'ouvre.
Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ?
ou un scorpion, quand il demande un œuf ?
Si
donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos
enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux
qui le lui demandent ! »
Persévérance et obstination dans la prière
Jésus emploie des verbes très actifs, << demander >>, << chercher >>, << frapper >>, qui attendent une réponse : << obtenir >>, << trouver >>, << ouvrir >>. Si nous avions un peu plus la foi, sans doute oserions- nous davantage demander, chercher, frapper. Mais que demandons- nous ? ou plutôt, précise Jésus, qui demandons-. nous ? Si c'est l'Esprit Saint, il nous sera donné pour nous souffler les mots de la prière, ainsi que les mots et les gestes de l'amour fraternel. Seigneur, fais- de moi un priant, persévérant et même obstiné, à condition que je te demande l'essentiel.
Père Gérard Naslin
http://leblogdumesnil.unblog.fr/2011/10/06/prieres-de-saint-bruno-v-1030-1101/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire