Evangile : Les paraboles du Royaume. Le trésor caché et la perle - Le filet (brève : 44-46) (Mt 13, 44-52)

 

 Jésus disait à la foule cette parabole :
« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l'homme qui l'a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète ce champ.

Ou encore : Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines.
Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète la perle.

Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu'on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons.
Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s'assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien.
Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants des justes et les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents.


Avez-vous compris tout cela ? — Oui », lui répondent-ils.
Jésus ajouta : « C'est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l'ancien. »

 

 

 Homélie par le chanoine  Dr. Daniel Meynen

 

Aujourd'hui, Jésus nous parle à nouveau du Royaume de Dieu ! Quoi de plus naturel pour le Fils de Dieu ! D'ailleurs, n'avons-nous pas un seul et unique désir dans notre coeur : aller au Ciel, notre Patrie, pour y vivre de la Vie de Dieu même, en compagnie de Jésus et de Marie ?
On peut s'interroger sur l'honnêteté de cet homme qui découvre un trésor dans un champ, le cache à nouveau, et s'en va acheter le champ, sans raconter à tout le monde, bien sûr, que ce champ renferme un tel trésor...
Le trésor dont il s'agit n'est rien autre que le Royaume de Dieu lui-même, ou plutôt, la grâce de Dieu qui conduit au Royaume. Comme il n'y a que Dieu qui soit auteur de la grâce, il est clair que le propriétaire du champ, c'est Dieu, et donc qu'il sait pertinemment que ce champ renferme un tel trésor. Dans le cadre de la parabole, celui qui achète un tel champ le fait donc honnêtement.
Remarquons surtout que la grâce de Dieu, qui est ce trésor, et qui est, par définition, gratuite, doit quand même être payée, indirectement il est vrai. Nous devons, en un certain sens, payer Dieu pour le don de sa grâce ! Comment ? Tout simplement, par le don de nous-mêmes, et principalement, par le don de notre liberté...
Que pouvons-nous donner de plus à Dieu que notre liberté ? Il n'y a rien qui nous soit plus personnel, plus intime. En donnant à Dieu notre liberté, nous payons le prix fort : celui qui achète le champ mérite donc bien de recevoir, en prime, tous les trésors de la terre !
Dans la vie courante, le cas qui nous occupe se rencontre assez rarement. En règle générale, les propriétaires essaient toujours de gagner le plus d'argent possible en vendant leurs biens au-dessus de leur valeur réelle. L'acheteur est donc souvent perdant. Mais il arrive, quelques fois, que l'on tombe sur une bonne affaire : l'honnêteté de la transaction dépendra alors de toutes les circonstances qui l'entourent.
Il faudra toujours se demander si, la justice étant satisfaite, la charité le sera-t-elle aussi ? Par exemple, si j'achète le champ d'un père de famille obligé de vendre son bien pour payer quelques dettes, je serais tenu, au moins par charité, de partager avec lui les fruits de ma découverte, qui serait un trésor...
" «Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand amateur de perles fines. Il en a trouvé une de grand prix, et s'en va vendre tout ce qu'il possède pour l'acheter.» "
Cette deuxième parabole est fort semblable à la première : il faut tout faire, et surtout, tout donner à Dieu, pour être digne de posséder le Royaume de Dieu ! Cette deuxième parabole inclut la même idée que la première : le Royaume de Dieu doit quelques fois être caché et enfoui sous terre, car, telle une perle de grand prix, il ne doit pas être révélé indistinctement à tous : "Il ne faut pas donner aux chiens les choses saintes, ni jeter vos perles aux pourceaux ; ils pourraient les piétiner, et se retourner contre vous pour vous déchirer." (Mt. 7, 6)
" «Encore, le royaume des cieux est semblable à un filet jeté dans la mer, et qui ramasse des poissons de toute espèce. Quand il est rempli, les pêcheurs le halent sur la grève, puis s'asseyent et trient dans les paniers ce qui est bon en rejetant ce qui ne vaut rien. A la fin du monde, il en ira de même : les anges viendront séparer les méchants d'avec les justes, et les jetteront dans la fournaise ardente ; là seront les pleurs et les grincements de dents.» "
Si nous avons tout donné à Dieu, au moins en esprit, alors nous ne devons pas craindre d'être rejetés, tels de mauvais poissons, condamnés au feu de l'enfer. Dieu est fidèle : si nous avons répondu à son Amour, notamment dans la Sainte Eucharistie, alors, nous sommes déjà ressuscités avec le Christ, ayant participé, et participant toujours, à sa Passion jusqu'à notre dernier souffle !
Demandons à la Très Sainte Vierge Marie de nous apprendre à faire une bonne et sainte communion, pour nous fortifier dans la lutte contre le péché, et pour nous détacher du monde présent, qui passe !

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