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Jeudi 15 septembre

Notre - Dame des Douleurs

"Regardez et voyez s'il est une douleur semblable à, la mienne..."

La pensée de Marie au pied de la Croix a aidé beaucoup de chrétiens à trouver un sens à leurs souffrances et à les assumer dans l'espérance d'une résurrection glorieuse. 

Hymne : Quand Jésus mourait au calvaire

Jésus mourait au calvaire,
Rejeté par toute la terre,
Debout, la Vierge, sa mère,
Souffrait auprès de lui.

Qui pourrait savoir la mesure
Des douleurs que votre âme endure,
Ô Mère, alors qu’on torture
L’enfant qui vous est pris ?

Se peut-il que tant de souffrance
Ne nous laisse qu’indifférence
Tandis que par nos offenses,
Nous lui donnons la mort ?

Mais nos pauvres larmes humaines
Sont bien peu devant votre peine.
Que votre Fils nous obtienne
D’y joindre un vrai remords !

Pour qu’enfin l’amour nous engage
Et nous livre à lui davantage,
Gravez en nous ce visage
Que vous avez chéri.

Quand viendra notre heure dernière,
Nous aurons besoin d’une mère,
Pour nous mener, de la terre
En votre Paradis.

La Mère de Dieu a accepté d'endurer la souffrance humaine.

Un mois après la fête de l'Assomption, glorification de Marie, et au lendemain de la fête de la Croix glorieuse, l’Église célèbre le mystère de la compassion de celle qui, au pied de las Croix, se laisse consumer par l'offrande de son Fils.
Dans ses << sept >> douleurs, il  s'agit bien d'une plénitude de la souffrance humaine que la mère de Dieu a accepté d'endurer. Cela est ô combien remarquablement exprimé dans le Stabat Mater dolorosa proposé par la liturgie de ce jour.

A Cana, à la demande de sa mère, Jésus inaugure l’œuvre du Père. Ici il l'achève avec le consentement de celle- ci. Ce qui est remarquablement illustré dans le terme << femme  >>, que Jean emploie dans les deux moments. Cependant, un terme revient pratiquement six fois dans ces trois versets: celui de << mère >>. L'évangéliste, en passant du terme << sa  >>à << la >>, puis à << ta mère >>, fait entrer dans ce mystère de compassion de Marie, non centrée sur elle, mais toute entière active, maternelle.

Le << voici >> deux deux paroles du Christ, le fait que ni elle, ni le disciple ne soit nommé, montre cette maternité spirituelle de Marie pour tout homme et toute femme.Jésus, à travers son disciple confie chacun de nous à la maternité de Marie et nous la donne pour Mère.

Dominique Renard





Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 19,25-27.

Or, près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. 



Commentaire du jour
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l'Église



« Femme, voici ton fils »
 
Un jour que les pécheurs écoutent la doctrine
De Celui qui voudrait au ciel les recevoir
Je te trouve avec eux, Marie, sur la colline ;
Quelqu'un dit à Jésus que tu voudrais le voir.
Alors ton divin Fils, devant la foule entière,
De son amour pour nous montre l'immensité ;
Il dit : « Quel est mon frère, et ma sœur, et ma mère,
« Si ce n'est celui-là qui fait ma volonté ? » (Mt 12,24-50)

Ô Vierge immaculée, des mères la plus tendre,

En écoutant Jésus, tu ne t'attristes pas,
Mais tu te réjouis qu'il nous fasse comprendre
Que notre âme devient sa famille ici-bas.
Oui, tu te réjouis qu'il nous donne sa vie,
Les trésors infinis de sa divinité !
Comment ne pas t'aimer, ô ma mère chérie,
En voyant tant d'amour et tant d'humilité,...

Tu nous aimes vraiment comme Jésus nous aime,

Et tu consens pour nous à t'éloigner de lui.
Aimer, c'est tout donner, et se donner soi-même ;
Tu voulus le prouver en restant notre appui.
Le Sauveur connaissait ton immense tendresse,
Il savait les secrets de ton cœur maternel,
Refuge des pécheurs, c'est à toi qu'il nous laisse
Quand il quitte la croix pour nous attendre au ciel...

La maison de saint Jean devient ton seul asile ;

Le fils de Zébédée doit remplacer Jésus.
C'est le dernier détail que donne l'Évangile,
De la Reine des Cieux il ne me parle plus.
Mais son profond silence, ô ma Mère chérie,
Ne révèle-t-il pas que le Verbe éternel
Veut lui-même chanter les secrets de ta vie
Pour charmer tes enfants, tous les élus du ciel ?

Bientôt je l'entendrai, cette douce harmonie ;

Bientôt, dans le beau ciel, je vais aller te voir.
Toi qui vins me sourire au matin de ma vie,
Viens me sourire encor... Mère, voici le soir !
Je ne crains plus l'éclat de ta gloire suprême ;
Avec toi j'ai souffert, et je veux maintenant
Chanter sur tes genoux, Vierge, pourquoi je t'aime
Et redire à jamais que je suis ton enfant ! 





Stabat Mater (Séquence)









Debout, la mère des douleurs
Près de la croix était en pleurs
Quand son Fils pendait au bois.

Alors, son âme gémissante
Toute triste et toute dolente
Un glaive la transperça.

Qu'elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La Mère du Fils unique !

Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre Mère pleurait
Son Fils mourant sous ses yeux.

Quel homme sans verser de pleurs
Verrait la Mère du Christ
Endurer si grand supplice ?

Qui pourrait, sans être affligé
Contempler en cette souffrance
La Mère auprès de son Fils ?

Pour toutes les fautes humaines,
Elle vit Jésus dans la peine
Et sous les fouets meurtri.

Elle vit l'Enfant bien-aimé
Mourir tout seul, abandonné,
Et soudain rendre l'esprit.

Ô Mère, source de tendresse,
Fais-moi sentir grande tristesse
Pour que je pleure avec toi.

Fais que mon âme soit de feu
Dans l'amour du Seigneur mon Dieu :
Que je lui plaise avec toi.

Mère sainte, daigne imprimer
Les plaies du Crucifié
En mon cœur très fortement.

Ton enfant n'était que blessures,
lui qui daigna souffrir pour moi ;
donne-moi d'avoir part à ses tourments.

Pleurer en toute vérité
Comme toi près du crucifié
Au long de mon existence.

Je désire auprès de la croix
Me tenir, debout avec toi,
Dans ta plainte et ta souffrance.

Vierge des vierges, toute pure,
Ne sois pas envers moi trop dure,
Fais que je souffre avec toi.

Du Christ fais-moi porter la mort,  
Revivre le douloureux sort
Et les plaies, au fond de moi.

Fais que ses propres plaies me blessent,
Que la croix me donne l'ivresse
Du sang versé par ton Fils.

Pour que j'échappe aux vives flammes,
prends ma défense, Vierge Marie,
À l'heure de la justice.

Ô Christ, à l'heure de partir,
Puisse ta Mère me conduire
À la palme de la victoire.

À l'heure où mon corps va mourir,
À mon âme fais obtenir
La gloire du paradis.


Nous ne parvenons pas à la plénitude de l'amour de la Mère de Dieu,
et c'est pourquoi nous ne pouvons pas non plus pleinement comprendre sa douleur.
Son amour était parfait.
Elle aimait immensément son Dieu et son fils,
mais elle aimait aussi d'un grand amour les hommes.
*
 Et que n'a-t-elle pas enduré lorsque ces hommes,
qu'elle aimait tant et pour lesquels jusqu'à la fin elle voulait le salut,
ont crucifié son fils bien-aimé ?
*

      Nous ne pouvons pas le comprendre,
car notre amour pour Dieu et pour les hommes est trop faible.

 Comme l'amour de la Mère de Dieu
n'a pas de mesure et dépasse notre compréhension,
de même sa douleur est immense et impénétrable pour nous.

Saint Silouane











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