20 Août

Saint Bernard, docteur de l'Eglise fondateur et premier abbé de Clairvaux


Les visites de Dieu à saint Bernard 

Je confesse que j'ai eu, moi aussi, la visite du Verbe et cela plusieurs fois.Et bien qu'il soit entré souvent en moi, plusieurs fois je n'ai pas senti qu'il entrait. J'ai senti qu'il était venu, je me rappelle qu'il était là; parfois même, j'ai pu pressentir son entrée, mais la sentir, jamais, et sa sortie non plus. Car d'où est-il venu dans mon âme, où s'en est- il allé de nouveau quand il l'a quitté, et de plus par où est - il entré ou sorti - maintenant encore, j'avoue que je l'ignore.
Ce n'est point par les yeux qu'il est entré, parce qu'il n'a point de couleur; ni par les oreilles, car il ne sonne pas; ni par les narines, parce qu'il se mêle avec l'âme et non avec l'air; ni par la gorge, car il n'est rien qui se mâche ou se boive; et je ne l'ai pas reconnu au toucher, car il n'est point palpable.Par où donc est- il entré ?

Peut-être même n'est- il pas entré, parce qu'il n'est venu du dehors? Car il n'est rien de ce qui est au-dehors.


Ils disent et ne font pas 

Il est plus facile de prononcer des paroles que de poser des actes. Ce qui rend crédible quelqu'un, ce sont ses actes.Jésus a parlé, et il a agi. 

Saint Bernard a reçu la bénédiction du Seigneur;
il a trouvé grâce devant son Sauveur, car il appartient à la race de ceux qui cherchent Dieu.
( Ps 23.5,6 ) 

La perfection de Marie étonne au ciel et réjouit le Christ

Le Seigneur, présent quand elle sortait de son corps, proclame ainsi ses louanges :

« Tu es toute belle, ô ma mère, et il n'y a pas de tache en toi. Tu es toute belle, dit-il : belle dans tes pensées, belle dans tes paroles, belle dans tes actions, belle depuis ta naissance jusqu'à ta mort, belle dans la conception virginale, belle dans l'enfantement divin, belle dans la pourpre de ma passion, et remarquablement belle dans l'éclat de ma résurrection. Lève-toi donc, mon amie, ma colombe, ma belle, mon immaculée, et viens ! Car déjà est passé l'hiver de mon absence, la pluie de tes larmes s'en est allée et a cessé. Au retour du soleil, les fleurs angéliques paraissent pour toi. Ta voix, ô très chaste colombe, a été entendue. Le temps de l'Assomption est arrivé.»

Saint Bernard de Clairvaux
Huit homélies mariales - Sources chrétiennes - Editions du Cerf 1960
Homélie 7 : La mort de la Vierge et son Assomption



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu  (23, 1- 12 )

Jésus déclara à la foule et à ses disciples :
« Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse.
Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas.
Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges et des franges très longues ; ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères.
Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux.
Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé. »

  SERMON DE S. BERNARD

SUR LE CANTIQUE DES CANTIQUES

L'amour se suffit à lui-même, il plaît par lui-même et pour lui-même. Il est à lui-même son mérite, il est à lui-même sa récompense. L'amour ne cherche hors de lui-même ni sa raison d'être ni son fruit : son fruit, c'est l'amour même. J'aime parce que j'aime. J'aime pour aimer.
Quelle grande chose que l'amour, si du moins il remonte à son principe, s'il retourne à son origine, s'il reflue vers sa source pour y puiser un continuel jaillissement ! De tous les mouvements de l'âme, de ses sentiments et de ses affections, l'amour est le seul qui permette à la créature de répondre à son Créateur, sinon d'égal à égal, du moins dans une réciprocité de ressemblance. Car, lorsque Dieu aime, il ne veut rien d'autre que d'être aimé. Il n'aime que pour qu'on l'aime, sachant que ceux qui l'aimeront trouveront dans cet amour même la plénitude de la joie.

L'amour de l'Époux, ou plutôt l'amour qu'est l'Époux, n'attend qu'un amour réciproque et la fidélité. Qu'il soit donc permis à celle qu'il chérit de l'aimer en retour. Comment l'épouse pourrait-elle ne pas aimer, elle qui est l'épouse de l'Amour ? Comment l'Amour ne serait-il pas aimé ?

Elle a donc raison de renoncer à tous ses autres mouvements intérieurs, pour s'adonner seulement et tout entière à l'amour, puisqu'elle a la possibilité de répondre à l'amour même par un amour de réciprocité. Car elle pourra bien se répandre tout entière dans son amour, que grâce au regard du flot éternel d'amour qui jaillit de la source même ? Les eaux ne sourdent pas avec la même profusion de celle qui aime et de l'Amour, de l'âme et du Verbe, de l'épouse et de l'Époux, du Créateur et de la créature : la différence n'est pas moins grande qu'entre l'être assoiffé et la source.

Alors quoi ? Faudra-t-il pour autant que périsse et disparaisse complètement chez l'épouse le souhait de voir s'accomplir ses noces ? Le désir qu'expriment ses soupirs, la force de son amour, son attente pleine de confiance ; seront-ils réduits à rien, parce qu'elle ne peut égaler à la course un géant, et qu'elle ne peut rivaliser de douceur avec le miel, de tendresse avec l'agneau, de blancheur avec le lis, de rayonnement avec le soleil, d'amour avec celui qui est l'amour en personne ? Non, car même si la créature aime moins, en raison de ses limites, pourvu qu'elle aime de tout son être, il ne manque rien à son amour, puisqu'il constitue un tout. C'est pourquoi aimer de la sorte équivaut à un mariage, car une affection si forte ne saurait recevoir une réponse de moindre affection, dans cet accord réciproque des deux époux qui fait la solidité et la perfection du mariage. À moins qu'on ne mette en doute que l'amour du Verbe précède et dépasse celui de l'épouse...




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