« Quel est donc le
moyen le plus excellent que Dieu a pris pour inspirer aux hommes son
amour ? Ça été de nous envoyer le Saint Esprit, qui est lui-même
personnellement et substantiellement l'amour de Dieu. Aussi, comment
est-ce que descendit ce divin Esprit ? En forme de feu : pour nous
donner à connaître qu'il était tout amour par son
ardeur et qu'il venait embraser de cette même ardeur toutes les âmes. Or
ce n'est pas pour cette fois seulement qu'il s'est communiqué sur la
terre. Il s'y communique tous les jours, et il y a même des temps
particuliers où il se fait sentir, et où ce feu céleste agit dans une
âme avec plus de force. Tel est le temps de la retraite... Ce fut à la
fin de la retraite que firent les apôtres dans le Cénacle, que cet
Esprit d'Amour leur fut envoyé ; et si je me suis bien acquitté de celle
que je viens de faire, j'ai lieu de penser que je l'ai reçu tout de
nouveau. Mais en veux-je un témoignage solide ? Je le connaîtrai par mon
amour pour Dieu : car recevoir le Saint-Esprit et aimer Dieu, c'est une
même chose ; et il faut que j'aime Dieu à mesure que j'aurai reçu
l'Esprit de Dieu. Que dis-je, et pourquoi parler de mesure où il n'y
en doit point avoir ! C'est sans mesure que Dieu nous donne son Esprit :
c'est donc sans mesure que nous devons aimer Dieu. »
Louis
Bourdaloue (1632-1704), "Retraite spirituelle à l'usage des Communautés
religieuses", Bruyset, Lyon, 1750.
Introït "Spiritus
Domini" : « L'Esprit du Seigneur a envahi l'étendue de la terre,
alléluia ; et lui qui tient unies toutes choses perce le secret de
chaque parole, alléluia... »
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