Neuvième dimanche du temps ordinaire : Mt 7,21-27
Commentaire du jour

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Sermons sur le Cantique des Cantiques, n°61 (trad. cf Seuil 1953, p. 628)

Établi sur le roc
 
      « Ma colombe cachée au creux des roches, dans les cavités de la muraille, montre-moi ton visage, que ta voix résonne à mes oreilles » (Ct 2,14). Quelqu'un a...reconnu dans ces creux les plaies du Christ. Il a eu raison, car le Christ est un roc. Bienheureux trous, qui permettent d'élever l'édifice de la foi en la résurrection et attestent la divinité du Christ ! « Mon Seigneur et mon Dieu », disait un apôtre (Jn 20,28). D'où est sortie cette exclamation répétée par tous les échos, sinon des creux de la pierre ? Le passereau y a trouvé un abri, et la tourterelle un nid pour ses petits (Ps 83,4). La colombe, tapie dans ce refuge, regarde sans trembler l'épervier qui trace ses cercles au-dessus d'elle. C'est pourquoi l'Époux dit : « Ma colombe dans les creux de la roche », et la colombe reprend : « Il m'a établie sur le roc » et : « Il a consolidé mes pieds sur le roc » (Ps 26,5; 39,3).

      L'homme sage bâtit sa maison sur le roc, pour n'avoir à redouter ni la violence du vent ni les inondations. Quel bien n'est pas fourni par le roc ? Sur le roc, je m'élève, j'y suis en sûreté, j'y demeure ferme. J'y suis à l'abri de l'ennemi et protégé des accidents, parce que je suis élevé au-dessus de la terre –- et tout ce qui est terre est douteux et caduc. Que notre vie soit au ciel, et nous ne craindrons ni de tomber, ni d'être jetés à bas. Le roc s'élève jusqu'au ciel et nous offre la sécurité ; c'est le refuge des marmottes (Ps 103,18). Et de fait, où notre fragile assurance peut-elle trouver paix et sécurité, sinon dans les plaies du Sauveur ? Je demeure là avec d'autant plus de confiance que sa force pour me sauver est plus grande. Le monde chancelle, le corps pèse de tout son poids, le diable tend ses pièges : je ne tombe pas, car je suis fondé sur un roc solide. J'ai commis quelque péché grave, ma conscience se trouble, mais elle ne perd pas courage, puisque je me souviens des plaies du Seigneur, qui a été blessé pour nos fautes (Is 53,5). Rien n'est si entièrement voué à la mort que par sa mort le Christ ne puisse y remédier. 


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