Le samedi de la 2e semaine de Carême
Commentaire du jour 

Isaac de l'Étoile (?-v. 1171), moine cistercien
2ème sermon pour la Toussaint § 13-20 (trad. Brésard, 2000 ans A, p. 84)
« Rentrant alors en lui-même, il se dit...: ' Ici je meurs de faim. Je vais retourner chez mon père ' »
 
      « Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés » (Mt 5,5). Par cette parole le Seigneur veut nous faire comprendre que le chemin de la joie, c'est les pleurs. Par la désolation on va à la consolation ; c'est en perdant sa vie qu'on la trouve, en la rejetant qu'on la possède, en la haïssant qu'on l'aime, en la méprisant qu'on la garde (cf Lc 9,23s). Si tu veux te connaître toi-même et te maîtriser, entre en toi-même et ne te cherche pas au-dehors... Rentre donc en toi-même, pécheur, rentre là où tu existes vraiment : en ton cœur. A l'extérieur, tu es un animal, à l'image du monde...; au-dedans, tu es un homme, à l'image de Dieu (Gn 1,26), et donc capable d'être déifié.

      C'est pourquoi, frères, l'homme qui rentre en lui-même, ne se découvrira-t-il pas au loin, comme le fils prodigue, dans une région de dissemblance, dans une terre étrangère, où il s'assied et pleure au souvenir de son père et de sa patrie ?... « Adam, où es-tu ? » (Gn 3,9) Peut-être encore dans l'ombre pour ne pas te voir toi-même : tu couds ensemble des feuilles de vanité pour couvrir ta honte (Gn 3,7), regardant ce qui est autour de toi et ce qui est à toi, car tes yeux sont grand ouverts sur de telles choses. Mais regarde au-dedans, regarde-toi : c'est là que se trouve le plus grand sujet de honte...

      Il est évident, frères : nous vivons en dehors de nous-mêmes... C'est pourquoi la Sagesse a toujours à cœur d'inviter à la maison du deuil plutôt qu'à la maison du banquet (Eccl 7,3), c'est-à-dire de rappeler en lui-même l'homme qui était au-dehors de lui-même, en disant : « Bienheureux ceux qui pleurent » et dans un autre passage : « Malheur à vous qui riez maintenant » (Lc 6,25)... Mes frères, gémissons en présence du Seigneur : que sa bonté le porte à nous pardonner... Bienheureux ceux qui pleurent, non parce qu'ils pleurent, mais parce qu'ils seront consolés. Les pleurs sont le chemin ; la consolation c'est la béatitude.


                                      Toi, mon enfant

Rare insolence que celle de ce fils
Qui réclame sa part d'héritage du vivant de son père.
Le père accède à sa requête,
Lui fait confiance et le laisse partir au loin.

Arrive la détresse, la misère et la famine;
Celui qui s'exprime  avec fierté et arrogance,
Devient mendiant, fragile et vulnérable.

L'attente et l'accueil du père, le retour du fils,
Annonce un nouveau départ, une confiance retrouvée.
<< Mon fils était mort, il est revenu à la vie . >>
Dieu a confié les clefs de son Royaume aux plus pauvres, aux plus petits.
Le message est difficile à entendre, incompréhensible pour certains.

Vient à présent le temps du Fils de l'homme
Qui annonce une rencontre nouvelle Avec l'Unique,
Avec le Dieu de la Douceur.
          M-J.

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