L'ICÔNE DE LA TRINITÉ



L’icône dite « de la Trinité, » parfois appelée aussi « l’icône des trois Anges, » de l’iconographe russe André Roublev est une des icônes les plus célèbres de tous les temps. Elle est du type d’icône nommé « l’hospitalité d’Abraham. » Depuis les premiers siècles du christianisme, le récit biblique de la visite de trois étrangers à Abraham et Sara (Genèse 18, 1-22 ; voir ici-bas) a été interprété comme une manifestation de la Sainte Trinité. Déjà au IVe siècle, l’historien de l’Église Eusèbe de Césarée écrivait qu’il existait depuis les anciens temps une image de la Sainte Trinité, sous l’apparence de trois anges, à l’endroit même où les trois étrangers sont apparus à Abraham. Les Pères ont compris cet événement soit comme une manifestation, même indirecte, de la Trinité, soit comme une manifestation du Fils de Dieu, accompagné de deux anges. Bien avant Roublev, il existait des représentations iconographiques de cette scène, avec Abraham et Sara qui servent les anges et souvent un serviteur en train de tuer un agneau pour le repas.
Le génie de Roublev a été d’utilisé le thème de l’hospitalité d’Abraham pour en faire une icône d’une grande beauté et qualité artistique qui évoque le mystère de la Sainte Trinité, ainsi que ceux de l’Incarnation du Fils de Dieu et de la Rédemption. L’icône dégage un sentiment de paix, de sérénité, d’harmonie, qui se transmet au spectateur. Mais l’icône de Roublev n’est pas une « représentation » de la Trinité - ce qui d’ailleurs n’est pas possible et est contraire aux canons iconographiques de l’Église orthodoxe. Les éléments historiques du récit biblique sont réduits au strict minimum - Abraham et Sara ne figurent pas sur l’icône de Roublev – et ceux qui restent, par exemple la maison d’Abraham, le chêne de Mambré et le rocher, contribuent à approfondir l’enseignement de l’icône sur la Trinité, l’Incarnation et la Rédemption.
Les pages qui suivent permettent au visiteur de découvrir la théologie de l’icône de la Trinité et de mieux apprécier à la fois l’ensemble de l’icône ainsi que ses détails. La page « L’Icône de la Trinité de Roublev dans la Tradition Orthodoxe » est une page-cadre composée d’une image de l’icône et du texte explicatif du hiéromoine Cyrille (Bradette). Les zones actives de l’image, ainsi que les références dans le texte entre <PARENTHÈSES>, permettent, au moyen d’un clic de la souris, de passer à un agrandissement d’une partie de l’icône. Le Père Cyrille est membre de la Communauté monastique de Saint Séraphim de Sarov, dont le siège est situé à Rawdon, Québec, au Canada.
Il existe beaucoup de reproductions de l’icône de la Trinité et les couleurs sont parfois très différentes d’une reproduction à l’autre. Nous avons utilisé comme source principale des images de l’icône la reproduction qui figure dans le livre de Léonide Ouspensky et Vladimir Lossky, The Meaning of Icons, publié par le St. Vladimir’s Seminary Press à New York en 1983 (ce livre n’existe qu’en anglais et en allemand).
Nous terminons cette introduction avec le Trisagion, la principale prière trinitaire de l’Église orthodoxe, et la prière d’invocation de la Sainte Trinité, qui font partie des prières initiales des offices byzantins, et le tropaire et le kondakion de saint André Roublev, canonisé en 1988. Sa fête est célébrée le 4 juillet.



TRISAGION

Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous.
Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous.
Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous.
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen.
Très Sainte Trinité, aie pitié de nous.
Seigneur, remets-nous nos péchés.
Maître, pardonne-nous nos iniquités.
Saint, visite-nous et guéris nos infirmités à cause de ton Nom.

1 commentaire:

  1. L'apôtre est conduit par Dieu, Sainte Trinité, afin qu'en tout et partout le Souffle Saint soit en lui, devant lui, après lui, il est préservé du Mauvais car il est dans la main du Père pour avoir mis son coeur dans le Coeur Divin de son Fils, le Ressuscité. Amen. Deo gratias.15 VI 2012.

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