La Nativité de Saint Jean Baptiste
   ''Et, demandant des tablettes, il écrivit : Jean est son nom.''
 
Hymne "Ut queant laxis resonare fibris" de la fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste : "Pour que tes fidèles, ô saint Jean, puissent chanter à pleine voix les merveilles de ton histoire, efface le péché qui souille leurs lèvres..."

A la grâce de Dieu...

En ce jour, nous fêtons la naissance de Jean le Baptiste.Son nom signifie << Dieu fait grâce >>:
Il est le fruit de la miséricorde de Dieu.


Saint Luc nous précise que voisins et amis sont venus pour célébrer sa naissance et se réjouir, car ils avaient appris que le Seigneur avait << prodigué sa miséricorde >>.

Cette miséricorde, cette grâce a été accordée à Elisabeth, devenue mère à un âge avancé, et à Zacharie, à qui Dieu a rendu l'usage de la parole à la naissance de celui qui sera la << voix >>. Jean ne se désignera-t-'il pas lui- même en citant Isaïe : << Je suis la voix de Celui qui crie dans le désert...>> ( Jn 1, 23 ) ?

Cette miséricorde vient jusqu'à nous en ce jour où nous fêtons saint Jean- Baptiste. Qu'elle nous aide à nous ouvrir chaque jour davantage à celui qu'annonçait les prophètes, Jésus notre Sauveur.



Moniales dominicaines du monastère d'Orbey
Méditations bibliques- Panorama
 
http://missel.free.fr/Sanctoral/06/24.php

                      Méditons l'Evangile

(Lc 1,57-66.80): Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant. Ils voulaient le nommer Zacharie comme son père. Mais sa mère déclara: «Non, il s'appellera Jean». On lui répondit: «Personne dans ta famille ne porte ce nom-là!». On demandait par signes au père comment il voulait l'appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit: «Son nom est Jean». Et tout le monde en fut étonné.

A l'instant même, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia: il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de Judée on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés et disaient: «Que sera donc cet enfant?». En effet, la main du Seigneur était avec lui. L'enfant grandit et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu'au jour où il devait être manifesté à Israël.


Commentaire du Père Joseph- Marie 

L’Eglise ne célèbre que trois naissances : celle du Fils de Dieu, celle de sa mère, et celle de Jean-Baptiste. La nativité de ce dernier fut même célébrée bien avant celle de la Vierge Marie : elle est attestée dès le IVe s.
De tous les autres saints nous retenons uniquement le jour de leur naissance à la vie définitive au moment du grand passage de ce monde à l’autre. L’exception faite pour saint Jean se fonde sur la parole insistante de l’Ange annonçant la destinée extraordinaire de cet enfant (Lc 1, 13-17), et surtout sur la grâce de sanctification reçue dès le sein de sa mère, lors de la Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth (Lc 1, 39-56). Puisque l’enfant fut purifié du péché originel et oint de l’Esprit de sainteté, il est légitime de fêter sa naissance comme la célébration de l’entrée d’un saint dans notre monde.
« Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean-Baptiste » (Mt 11, 11), dont la venue et la mission furent annoncées par le prophète Jérémie en ces termes : « Avant même de te former dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les peuples » (Jr 1, 5). C’est encore lui que fait parler Isaïe lorsqu’il proclame : « J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi sa flèche préférée, il m’a serré dans son carquois. Le Seigneur qui m’a formé dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur parle ainsi : “ Je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne aux extrémités de la terre” » (1ère lect.).
Se demandant pourquoi Notre-Seigneur était né au solstice d’hiver et Jean à l’équinoxe d’été, saint Augustin remarque que celui qui a dit : « Il faut qu’il grandisse et moi que je diminue » (Jn 3, 29-30) naît au moment où les jours commencent à diminuer, alors que le Christ surgit dans le monde comme « l’astre d’en haut qui vient nous visiter pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1, 78-79). « Quel est ce mystère, conclut l’évêque d’Hippone, si ce n’est celui de notre humiliation, comme la naissance du Christ est pleine du mystère de notre élévation ».
Le problème en fait se pose plutôt dans l’autre sens : pourquoi l’Eglise a-t-elle fait coïncider la nativité de Notre-Seigneur avec le solstice d’hiver et celle de son Précurseur avec le déclin des jours d’été ? Saint Augustin vient de nous donner la réponse : le choix se justifie en raison de la portée symbolique de ces deux jours - du moins dans l’hémisphère nord ! Il faut également ajouter un motif pastoral, à savoir la lutte contre les pratiques idolâtriques. Le culte de Mithra célébrait la victoire du soleil le 25 décembre, et le solstice d’été était l’occasion de réjouissances populaires accompagnées de rituels impliquant des danses autour de grands feux symbolisant la lumière du soleil à son apogée. Les Pères de l’Eglise fulminèrent contre ces pratiques, Charlemagne les interdit à plusieurs reprises ; rien n’y fit : la tradition païenne subsistait ! Il ne restait plus qu’à l’intégrer dans la célébration chrétienne en bénissant le feu, qui devint le symbole de la joie en raison de la naissance du Précurseur ! (S. Césaire d’Arles, Concile d’Agde, en 506).
Il se trouve fort heureusement que les six mois qui séparent les deux solstices et donc les deux nativités peuvent se référer également à une Parole évangélique. Lors de l’Annonciation, l’Ange révèle en effet à Marie que sa « cousine a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse et qu’elle en est à son sixième mois ». La naissance du Précurseur précèderait donc effectivement de six mois celle du Seigneur auquel il avait mission de « rendre témoignage, afin que tous croient en lui » (Jn 1, 7).
En contemplant les feux de la Saint Jean, souvenons-nous du Feu de l’Esprit que le Christ est venu allumer sur terre : « oui j’ai vu et je rends témoignage, atteste le Précurseur : c’est lui le Fils de Dieu » (Jn 1, 34) ; « celui qui vous baptisera dans l’Esprit et le Feu » (Lc 3, 16).
Demandons à l’Esprit Saint de ranimer la flamme de notre baptême, afin d’être nous aussi des témoins de « la vraie Lumière qui éclaire tout homme en venant dans ce monde » (Jn 1, 9) : « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29) et donne à ceux qui croient « de pouvoir devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12).

 
Beaux tableaux relatifs à la Nativité de Saint Jean-Baptiste ici :http://rouen.catholique.fr/spip.php?article499

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