mardi 10 mai 2011
Jn 6, 30-35
Homélie
Cette foule est particulièrement exigeante : Notre-Seigneur vient de multiplier les pains sur la montagne, et cela ne lui suffit pas ? L’explication de cette insistance nous est probablement donnée par certains midrashim apocalyptiques du judaïsme tardif, qui annonçaient que le Messie nourrirait quotidiennement les hommes de la manne et les abreuverait d’eau vive.
Le double « Amen » par lequel Jésus introduit sa réponse, invite à une attention particulière, car il introduit toujours une révélation. Celle-ci a de quoi ébranler l’auditoire, puisque Jésus y situe Moïse - considéré comme le plus grand parmi les prophètes, l’Envoyé de Dieu par excellence - en subordination par rapport à son propre ministère. Dans le don de la manne, c’est Dieu et non pas Moïse qui agissait ; et cette intervention ne faisait que préfigurer le don à venir d’un « vrai pain ». Ce dernier ne « tomberait pas du ciel » comme un objet inanimé, mais « descendrait du ciel », suggérant ainsi l’acte intentionnel et délibéré d’une personne. Non seulement Jésus désigne Dieu comme « son Père », mais il se présente comme celui qui accomplit sa volonté en descendant d’auprès de lui - ce qui suppose qu’il partage sa gloire - pour « donner la vie au monde » en se faisant pain rompu pour la multitude.
Il est difficile d’interpréter la requête de la foule : « Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours » (cf. Jn 4, 15). S’agit-il d’une réitération obstinée de sa première demande? Exige-t-elle le renouvellement quotidien du miracle de la manne sans tenir compte de ce que Notre-Seigneur vient de révéler ? Ou l’insistance sur « ce pain-là » témoigne-t-elle d’une amorce de conversion ? Quoi qu’il en soit, la réponse de Jésus se fait particulièrement solennelle : « Moi, je suis le pain de vie.
Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif » (cf. Jn 4, 14). La faim et la soif renvoient aux besoins essentiels de toute vie. Or Notre-Seigneur se présente comme étant le seul qui puisse assouvir notre faim et étancher notre soif de manière définitive. C’est en « venant à lui » que nous serons rassasiés ; c’est en « croyant en lui » que nous serons abreuvés. Toute autre nourriture spirituelle que sa Parole s’avèrera décevante ; toute autre boisson que l’Eau vive de l’Esprit, ne nous soulagera pas durablement.
« Père très saint, "sur ton serviteur, que s’illumine ta face" (Ps 30) ; "rempli moi de ton Esprit" (1ère lect.), que je puisse voir moi aussi dans la foi, "Jésus debout à ta droite dans ta gloire" (Ibid.) et le reconnaître comme ton Fils unique, celui qui descend du ciel d’auprès de toi, pour offrir au monde le salut. Avec Etienne je pourrai alors prendre ma place dans cette longue lignée de martyrs qui ont confessé ton nom et qui le confesseront encore, jusqu’au Jour béni où ton Fils viendra manifester pleinement ton Règne, en nous rassasiant de ta propre vie. »
Père Joseph-Marie
je rend grâce à Dieu pour ce don gratuit qu'es la vie éternelle que dieu seul peut nous donnez par jésus.
RépondreSupprimergloire à Dieu.puisse notre cœur nous pousser vers lui par amour.Dieu est infiniment bon.amen