Commentaire du Frère Dominique
La prière de Daniel touche au cœur de notre misère : Seigneur, comment avons-nous pu oublier tes commandements au point de les abandonner ? Oui, nous avons péché. La pénitence s’impose à nous. Mais pénitence n’est pas accablement. « Au Seigneur notre Dieu, la miséricorde et le pardon » conclue Daniel. La miséricorde de Dieu nous a permis de voir notre péché, c’est elle encore qui nous donne de nous mettre en route vers notre Pâque. Il sera fait miséricorde à ceux qui la désirent.
Mais comment la recevoir ? « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». Il n’est pas question d’évaluer le mal subi (et réalisé) selon nos critères humains, ni par rapport à l’attitude d’autrui, ni à l’échelle d’un idéal, mais uniquement à la façon de notre Père des Cieux. Il est notre seule référence.
Ainsi, la meilleure disposition pour recevoir intégralement le pardon de Dieu est de vivre soi-même le pardon. Le pardon de l’amour, celui qui va jusqu’au bout, celui qui ne pèse ni les raisons ni les circonstances. Nous cherchons refuge dans la miséricorde, pour échapper au jugement qui ne manquerait pas de nous condamner : irions-nous juger nos frères ? Nous méritons la condamnation : d’où nous viendrait une autorité pour condamner ?
« Pardonnez et vous serez pardonnés ». La formule est forte, la recette est simple. Là où il y a eu le mal, il doit y avoir le pardon. Que celui qui a vu le mal entre dans la démarche de pardon.
Ne limitons pas notre capacité à recevoir, ne limitons donc pas notre capacité à donner. Servons-nous de la mesure dont notre Père se sert : soyons totalement investis à donner, à pardonner, à redonner la vie. Alors nous découvrirons comment Dieu est Père, il pourra déployer dans toute la profondeur et toute la puissance de son amour pour nous. Nous serons convertis. Nous serons enfin vivants.
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