31. Une autre fois, j’ai vu une multitude de personnes qui se pressaient dans notre chapelle, devant notre chapelle et jusque dans la rue, car il n’y avait plus de place. La chapelle était solennellement parée. Près de l’autel se tenaient de nombreux Prêtres, nos Sœurs et beaucoup de Religieuses d’autres congrégations.
Tout le monde attendait quelqu’un qui devait prendre place sur l’autel. C’est alors que j’entendis une voix : c’était moi qui devait prendre place sur l’autel. Je me dirigeais vers la chapelle en suivant la voix qui m’appelait. Mais dès que je sortis du corridor pour passer dans la cour, tous ces gens commencèrent à jeter sur moi de la boue, des pierres, du sable, des balais, n’importe quoi ; si bien qu’au premier moment, j’hésitais à avancer mais la voix m’appelait encore plus fort. Malgré tout je me mis à avancer avec plus de hardiesse. Lorsque je passai le seuil de la chapelle les Supérieures, les Sœurs, les élèves et même les parents commencèrent à me frapper avec ce qu’ils avaient en main, si bien que, bon gré mal gré, je dus vite monter à la place qui m’étais destinée sur l’autel.
Dès que j’eus occupé cette place, cette même foule, les élèves, les Sœurs, les Supérieures et les parents, tous commencèrent à tendre leurs mains en demandant des grâces. Et moi, loin de leur tenir rigueur de m’avoir jeté toutes sortes de projectiles, c’est étonnant comme je me suis mise à aimer justement tous ces gens qui m’avaient forcés à monter plus vite à la place qui m’était destinée. Alors mon âme fut inondée d’un bonheur inconcevable, et j’entendis « : Fais ce que tu veux, distribue les grâces comme tu veux, à qui tu veux et quand tu veux ! » Et la vision disparut.


32. Une fois j’entendis ces mots ; « Vas chez la Supérieure et demande-lui la permission de faire une heure d’adoration chaque jour pendant 9 jours. Pendant cette adoration tâche d’unir ta prière à celle de Ma Mère. Prie de tout cœur en union avec Marie. Tâche aussi pendant ce temps de faire le chemin de la croix. » J’obtins la permission, mais pas pour une heure entière, seulement pour le temps qui me resterait une fois mes devoirs accomplis. Je devais faire cette neuvaine à l’intention de ma Patrie.

33. Le. Septième jour de la neuvaine, je vis la Très Sainte Vierge vêtue d’une robe claire, entre ciel et terre. Elle priait les mains jointes sur la poitrine, les yeux levés au ciel. De son cœur sortaient des rayons de feu dont les uns se dirigeaient vers le ciel, les autres recouvraient notre terre. Je mis mon confesseur au courant de certaines de ces manifestations. Il me dit que cela pouvait vraiment venir de Dieu, mais que cela pouvait n’être également qu’une illusion. Et comme je changeais souvent de confesseur, je n’en avais donc pas un de permanent.

34. Et de plus, j’avais d’incroyables difficultés à parler de ce que je vivais. Je priais ardemment que Dieu me fasse la grande grâce de me donner un directeur spirituel. Mais, cette grâce, je ne l’obtins qu’après mes vœux perpétuels, lorsque je vins à Wilno. Il s’agit de l’abbé Sopocko . Dieu me donna d’en avoir d’abord une vision intérieure, avant même d’arriver à Wilno.

35. Si j’avais eu un directeur de conscience depuis le début, je n’aurais pas gaspillé tant de grâces divines. Un confesseur peut beaucoup aider les âmes, comme il peut aussi leur causer beaucoup de difficultés. Oh ! Comme les confesseurs devraient être attentifs à l’action de la grâce divine dans l’âme de leurs pénitents, c’est tellement important. D’après les grâces reçues par l’âme, on peut savoir son degré d’intimité avec Dieu.

36. Une fois je fus appelée au jugement de Dieu. Je comparus, devant le Seigneur seule à seul. Je vis Jésus tel qu’il était durant sa passion. Après un moment Ses Plaies disparurent . Il n’en resta que cinq, celles des Mains, des Pieds et du Côté. Aussitôt je vis exactement l’état de mon âme avec le regard de Dieu. Je vis clairement tout ce qui déplaît. J’ignorais qu’on doive rendre compte même de ses menues souillures. Qui décrira un tel moment où l’on se tient devant le Dieu trois fois Saint ? Jésus me demanda : « Qui es-tu ? » Je répondis « Votre servante, Seigneur. » Tu es redevable d’un jour au feu du Purgatoire. » Je voulus tout de suite me jeter dans les flammes, mais Jésus me retint, disant : » Préfères-tu souffrir maintenant un jour au Purgatoire ou pendant un court espace de temps sur la terre ? » Je répondis : « Jésus, je veux souffrir au Purgatoire et je veux aussi souffrir sur terre les plus grands tourments, fût-ce jusqu’à la fin du monde. » Jésus reprit : « Un jour suffira, tu descendras sur la terre où tu vas souffrir intensément mais pour peu de temps. Tu accompliras ainsi Ma volonté et Mon souhait. Mon fidèle serviteur te viendra en aide. Maintenant pose la tête sur Ma poitrine, sur Mon Cœur et puise en lui des forces et de la vigueur pour supporter toutes les souffrances ; car ailleurs tu ne trouveras ni soulagement, ni aide, ni consolation. Sache que tu devras beaucoup, beaucoup souffrir, mais que cela ne t’effraye pas ! Je suis avec toi.


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