
« Ô Dieu de mon coeur, votre bonté infinie ne me permet pas de partager mes affections ! Oh, possédez, vous seul, mon coeur et ma liberté ! Comment pourrais-je souhaiter autre chose que vous ! Comment m'attacher à quelque chose hors de vous ! Serait-ce peut-être à moi-même ? Hélas ! vous me portez infiniment plus d'amour que je ne m'en porte ! Vous êtes infiniment plus désireux de mon bien et dans la puissance de m'en faire que moi-même, qui n'ai rien et n'espère rien que de vous ! Ô mon unique Bien ! Ô Bonté infinie ! Que n'ai-je autant d'amour pour vous aimer que tous les séraphins ensemble ! Hélas ! il est bien tard pour les imiter ! "O antiqua bonitas, sero te amavi !" ("O beauté si ancienne, je t'ai aimée tardivement !") Mais du moins je vous offre, de toute l'étendue de mes affections, la charité de la très Sainte Reine des Anges et généralement de tous les bienheureux ! Ô mon Dieu, en face du ciel et de la terre, je vous donne mon coeur tel qu'il est ! j'adore par amour les secrets de votre paternelle Providence sur votre chétif serviteur ! Je déteste en votre présence et celle de toute la cour céleste tout ce qui me pourrait séparer de vous ! Ô souveraine Bonté, qui voulez être aimée des pécheurs, donnez-moi de l'amour pour vous et puis commandez ce que vous voudrez ! "Da quod jubes et jube quod vis" ("Seigneur, donnez ce que vous commandez, et commandez ce que vous voudrez" - Les deux citations latines sont empruntées aux "Confessions" de Saint Augustin). »
Saint Vincent de Paul, in "Elévations, Prières et Pensées", Paris, J. de Gigord, 1919.
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