« Le silence ne s'importe pas. Il est là où nous sommes. Aussi, si nous attendons le silence pour prier, nous risquerons de prier rarement .
Faire silence, c'est écouter Dieu partout où il exprime sa volonté, dans la prière et ailleurs que dans la prière proprement dite.
Il nous faut le silence pour faire la volonté du Seigneur, le silence prolongé par cette autre disposition de nous-même que nous amputons tellement... ou que nous méprisons par ignorance : le recueillement. Se recueillir ou recueillir, ça ne se fait jamais sans silence ; ça ne se fait pas davantage sans mouvement, sans le mouvement qui suit. Qu'on relève d'un bout à l'autre de l'Evangile tout ce que Jésus a dit de la "Parole" de Dieu, tout ce qu'il dit pour qu'elle soit "reçue" et "écoutée",  "gardée",  "faite",  "annoncée", on aura vite la certitude que la "bonne nouvelle", pour être connue, vécue, communiquée, a besoin d'être accueillie, recueillie, portée au plus profond de nous-mêmes. »
 

Madeleine Delbrêl (1904-1964), "Joie de croire", Ed. du Seuil, Paris, 1968.

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